Les orthoflavivirus appartiennent à une grande famille de virus responsable de maladies graves, transmises par des arthropodes vecteurs, tels que les tiques (par ex., le virus de l’encéphalite à tiques) et les moustiques (par ex., le virus de la fièvre jaune). La répartition géographique de ces vecteurs et des pathogènes qu’ils transportent s’est étendue en raison des changements climatiques et des activités humaines. De nouvelles régions sont aujourd’hui touchées par ces virus, notamment en raison de la naïveté immunologique des populations, qui facilite une propagation rapide de ces virus, comme en témoignent les récentes épidémies du virus Zika dans le monde entier, du virus de l’encéphalite japonaise en Inde et en Australie et du virus du Nil occidental en Europe et en Amérique du Nord. La plupart des pandémies sont dues à des épisodes de débordement de l’animal à l’être humain de virus n’ayant jamais été caractérisés, certains orthoflavivirus pouvant même aussi être transmis par contact direct avec des individus infectés.
L’étude se concentre sur le virus de Wesselsbron, un orthoflavivirus négligé transmis par des moustiques du genre Aedes (moustique tigre) connu pour provoquer des avortements et la naissance de mort-nés chez les petits ruminants. Ce virus se transmet aussi à l’être humain, la plupart des cas rapportés étant toutefois associés à une exposition accidentelle à des échantillons contaminés. Les personnes infectées présentent généralement des symptômes comme de la fièvre légère à modérée accompagnée de maux de tête et de douleurs musculaires, mais un cas d’encéphalite a aussi été déclaré. Il est probable que la maladie causée par le WSLV soit sous-diagnostiquée, car ses symptômes sont difficiles à distinguer de ceux de la fièvre jaune ou de la dengue chez l’être humain ou de ceux de la fièvre de la vallée du Rift chez les ruminants.
Cette étude permet de mieux comprendre les mécanismes de transmission et la pathogénicité du WSLV. Elle souligne par ailleurs la nécessité de poursuivre les recherches afin d’améliorer la lutte contre ces virus présentant un potentiel zoonotique.