Robin Avanthay - Influenza

Virus Influenza A : comment une nouvelle plateforme vaccinale pourrait contribuer à limiter l’infection et la transmission du virus chez les porcs et les êtres humains

La grippe est une maladie saisonnière causée par le virus de l’influenza, notamment de type A. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus d’un milliard de personnes sont infectées chaque saison, et que près de 650 000 d’entre elles en meurent. Les oiseaux sauvages, et plus particulièrement les oiseaux aquatiques, sont considérés comme un réservoir naturel des virus de l’influenza A. Mais d’autre animaux peuvent être infectés et servir d’hôtes intermédiaires : c’est le cas des porcs qui servent d’hôtes aux virus des influenza porcine, aviaire et humaine et qui, suite à l’adaptation et à l’échange de segments de gènes, peuvent être à l’origine de nouveaux virus de l’influenza A au potentiel pandémique. La vaccination, autant chez l’homme que chez le porc, permet de limiter la gravité des symptômes et la propagation du virus.

En raison du rôle du porc domestique comme hôte intermédiaire dans l’émergence des virus influenza A pandémiques, l’IVI travaille au développement de vaccins administrés par voie intranasale pour induire une réponse immunitaire au niveau de la muqueuse nasale chez cette espèce et empêcher une transmission du virus d’un animal à l’autre.

Entretien avec le Dr Robin Avanthay

Robin web

Quel était l’objectif de votre thèse ?

L’objectif était de développer un nouveau vaccin administré par voie intranasale contre le virus de l’influenza A (IAV) et d’en évaluer l’efficacité dans le modèle porcin.

Quels sont les principaux résultats de votre thèse ?

Avec l’aide d’Artur Summerfield et d’Obdulio Garcia-Nicolas, du département d’immunologie, et de Gert Zimmer, du département de virologie, qui m’ont soutenu tout au long de ma thèse, nous avons pu identifier un candidat-vaccin vivant atténué contre l’influenza (live-attenuated influenza vaccine, LAIV) codant pour des protéines virales modifiées (NS1 et PA-X) impliquées dans l’inhibition de la réponse de l’hôte. Le recours à une nouvelle lignée de cellules épithéliales bronchiolaires nous a permis de montrer que ce candidat-vaccin est atténué en raison d’une réponse immunitaire innée accrue de la part des cellules infectées et d’une réduction de la mort cellulaire induite par le virus, ce qui perturbe la libération de nouvelles particules virales (lien vers la publication). Toutefois, l’immunisation des porcs par voie intranasale avec ce LAIV a révélé que le LAIV se répliquait durant trop longtemps pour être considéré comme sûr. Nous avons donc développé un nouveau protocole de vaccination consistant en une première immunisation par voie intramusculaire à l’aide d’un vecteur non propagateur et exprimant l’antigène hémagglutinine de l’IAV, suivie d’un rappel par voie intranasale à l’aide du LAIV. Nous avons pu montrer que ce protocole augmentait considérablement la sécurité du vaccin en réduisant la réplication du LAIV, et qu’il induisait une réponse immunitaire systémique et locale robuste, conférant une immunité stérile lors d’une infection homologue de provocation.

En quoi vos résultats vont-ils contribuer à faire avancer la recherche ?

L’élimination de l’IAV avant qu’il ne commence à se répliquer dans l’hôte (immunité stérile) est le seul moyen d’empêcher l’infection initiale et la transmission de l’IAV, limitant ainsi la probabilité de pandémies. Le vaccin que nous avons développé a permis d’obtenir une telle immunité stérile chez les porcs ; il s’agit donc d’une approche prometteuse, qui devrait faire l’objet d’études plus approfondies en vue d’une éventuelle transposition à l’être humain.

De quoi êtes-vous le plus fier dans ce travail ?

Dans l’ensemble, je suis très heureux de la façon dont le projet s’est déroulé. Comme je faisais partie de deux équipes (celle d’Artur Summerfield et celle de Gert Zimmer), les avis divergeaient parfois sur la façon dont le projet devait se poursuivre, et je suis heureux de la manière dont nous avons géré ce genre de situations pour garder la ligne prévue.

Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans la réalisation de votre thèse ?

Les interactions avec les autres collaborateurs de l’IVI et la bonne ambiance qui règne dans le laboratoire. Et comme l’institut est situé en pleine campagne, j’ai eu l’occasion d’observer de nombreux animaux sauvages, ce qui était très sympa.

Comment s’est passé votre séjour à l’IVI ?

J’ai vraiment apprécié mon séjour à l’IVI. Tout le monde était très accueillant et attentionné. Je renouvellerais l’expérience sans hésiter !

Quels sont vos prochains projets, qu’allez-vous faire ?

Je vais travailler pour une entreprise spécialisée dans le développement de traitements contre les tumeurs solides.

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Dernière modification 25.01.2024

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